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Père Alexandre, parlez-nous un peu de vous et de votre propre parcours...
Je suis Français, né à Paris et de parents Serbes. J’ai vécu et grandi dans la banlieue parisienne jusqu’en 1995 où j'ai décidé de partir en Angleterre pour m'installer à Londres. J’y ai rencontré ma femme, qui est Suédoise. Nous nous sommes mariés et nous avons 3 enfants.
Entre 1996 et 2002 j’ai étudié à l’Institut de théologie Orthodoxe Saint Serge à Paris pendant quelques années au terme desquelles j’ai obtenu ma license en théologie.
Puis après notre marriage, mon épouse et moi nous sommes installés en Suède, dans la banlieue de Stockholm où nous résidons jusqu’à aujourd'hui avec nos 3 enfants.
En 2014, j’ai été ordonné au diaconat par Mgr Job (Getcha).
Votre parcours accadémique est assez modeste…
Il ne faut pas faire l’erreur de confondre le statut/rang académique d’une personne avec son niveau de connaissances ou de compétences. L’un ne renvoie pas nécessairement à l’autre, loin s’en faut!
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Mon cursus "La Bible en 24 Heures" est d’ailleurs la preuve qu’il est possible de dispenser un enseignement de qualité égale voire même supérieure par rapport aux institutions académiques, sans nécessairement avoir de grands diplômes.
Pour ma part, je suis essentiellement autodidacte et j’ai toujours continué à étudier jusqu’à aujourd'hui! J’ai d’ailleurs lu la plupart des mêmes livres qu’ont lu mes collègues théologiens, mais j’ai aussi pris la liberté d’intégrer d’autres types de lectures dans ma propre éducation: j’ai très tôt ressenti le besoin de suppléer à mes connaissances théologiques en élargissant mon savoir dans d’autres domaines, comme celui des sciences naturelles, mais aussi dans celui des sciences politiques, ainsi que dans la philosophie. Et rétrospectivement, je peux dire aujourd’hui qu’il s’agit de compléments parfaits à la connaissance théologique -et cela se ressent d'ailleurs beaucoup dans mes cours-.
Quelles sont vos influences en matière de théologie?
Mes influences sont presque exclusivement Orthodoxes. J’ai -biensûr- lu beaucoup d’auteurs des autres traditions religieuses, aussi bien Protestantes, Catholiques, que Juives, mais généralement, leurs vues ne cadraient pas avec ma propre perspective, et cela se voit dans les ouvrages que je recommande à la fin de chaque chapitre (où je privilégie la littérature Orthodoxe).
Mais -pour en revenir à la question- en matière patristique, mes plus grandes influences sont Saint Jean Climaque et Saint Macaire d’Egypte, ainsi que saint Grégoire de Nysse; À ces noms, il conviendrait aussi d'ajouter Saint Syméon le théologien, et biensûr, l’inévitable saint Jean Chrysostome.
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Pour ce qui concerne la théologie, ma plus grande influence est le Père Alexandre Schmémann, grand spécialiste Orthodoxe de théologie liturgique ainsi que Mgr. Antoine Bloom -que j'ai connu de son vivant-.
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Et enfin, dans le domaine philosophique, j’ai lu et relu tous les livres de Nicolas Berdiaev dont je suis un grand admirateur.
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On peut dire dans un certain sens dire, que ce sont ces grands personnages qui ont été mes véritables professeurs, et que j’ai été formé à leur école spirituelle.
Combien de langues parlez-vous?
Je parle 4 langues couramment: le Français, l’Anglais, le Serbe et le Suédois. Je possède aussi des rudiments de Grec Koiné et d’Hébreu.
Pourquoi avez-vous créé ce cursus?
Ce cursus est né d’un constat: En Occident, les nouvelles génération d’aujourd’hui sont sans doute les plus ignorantes au sujet de la Foi Chrétienne que l'Histoire ait connu. Elle ne peuvent même plus répondre à des question aussi élémentaires que “quel est le sens des fêtes de Noël ou de Pâques?”, "qu’est ce qui est célébré durant ces fêtes"?, Et ainsi de suite…
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Devant ce constat évident, le réflexe du Chrétien est souvent d’inviter les gens à lire la Bible; Quoi de plus normal puisque c’est effectivement là -dans la Bible- que l’on trouve tous les éléments qui fondent notre religion et nos grandes célébrations religieuses. Or la Bible est un livre de plus de mille pages, qui par endroits, peut paraître assez compliqué et difficile à comprendre. Il suffit de lire certaines épitres de Paul -comme celle aux Romains- pour s’en convaincre. Face à un ouvrage aussi monumental, on peut comprendre qu’une personne soit découragée. Ce qu’il manquait donc, est un cours qui prépare -en quelque sorte- à la lecture de la Bible, qui en donne les clés essentielles.
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Je constatais qu’il y’avait de nombreux cycles d’études sur la Bible mis à la disposition des gens, mais que ces cycles présentaient les mêmes inconvénients: ils sont souvent très longs (s’étalent sur plusieurs mois voire plusieurs années) et sont assez coûteux. En plus, la qualité de ses enseignements pouvaient souvent laisser à désirer. Soit le plan d’étude est mal structuré et ennuyeux (trop long… ne va pas à l’essentiel), soit le cours est d’influence libérale. Le résultat: on voit parfois des Chrétiens s’engager dans ces cours sur la Bible et en ressortir avec une Foi amoindrie par rapport à ce qu’elle était lorsqu’il ont commencé leurs études... et cela est totalement inacceptable! C’est la raison principale pour laquelle je me suis lancé dans ce projet. Je sentais que je pouvais apporter une meilleure alternative.
Le cours que j’ai créé a donc pour but de remédier à tous ces problèmes. Il s’adresse à tous, aussi bien à ceux qui ne connaissent rien à la Bible, qu’à ceux qui souhaitent approfondir toujours plus leurs connaissances... et surtout, l’enseignement va droit à l’essentiel en un temps records. Quant au coût, il est très modique et il y’a même une section gratuite pour ceux qui veulent se limiter à des connaissances très élémentaires.
Combien de temps vous a-t-il fallu pour mettre ce cursus au point?
C’est le travail de toute une vie! J’ai commencé à prendre des notes dès le début de mes études de théologie en 1995… mais je ne savais pas encore alors que c’était pour ce projet. Puis l’idée mais venu en 2020 au début de la crise Covid. C’est là que j’ai commencer à construire mon cursus, cours par cours, chapitre par chapitre, jusqu’en 2023 où j’y ai mis la touche finale. Soit près de 4 ans de travail très intense.
Parlez-nous un peu du processus derrière votre travail...
Le contenu de chacun de mes cours est entièrement de ma propre composition. Aucun risque d’y trouver la moindre trace de plagiat, de Chat-GPT ou d’influences libérales! J’ai soigneusement choisi mes sources en privilégiant toujours les auteurs Orthodoxes.
Dans sa forme, le cursus ressemble assez à une thèse de doctorat qui aurait pour thème général la Bible: il est extrêmement rigoureux et ponctué d’innombrables sources et références qui visent à étayer chaque point soulevé dans les cours. Pour moi il était essentiel de pouvoir défendre chacune des phrases et des affirmations que l’on trouve dans mon cursus.
…Et en même temps, j’y apporte ma propre contribution et ma propre reflexion personnelle sur des questions telles “Qu’est-ce-que la Bible?” Et surtout “Quelle est son importance et la pertinence de son enseignement à notre époque?”. Ce sont là des questions qui me semblent essentielles et auxquelles j’apporte des réponses très claires.
Pourquoi cette orientation Orthodoxe de votre cursus est-elle importante?
Tout d’abord, parce que l’Eglise Orthodoxe est celle qui nous a donné la Bible dans sa forme finale: C’est la première Église (l’Église apostolique) qui a mis le point final à sa composition en nous donnant les écrits du Nouveau Testament; Puis ce sont leurs successeurs qui l’ont traduit, copié et transmis pour la faire connaitre au monde; Et enfin c’est l’Eglise Orthodoxe qui en a défini les contours canoniques lors des grands conciles oecuméniques.
Cette continuité entre le travail des premières générations chrétiennes et le travail des générations suivantes montre que c’est la même Église qui est à l’oeuvre. Et notre tâche aujourd’hui est de poursuivre cette oeuvre et d’éduquer les nouvelles générations.
Mais -pour en revenir à la question-, l’orientation Orthodoxe de notre cursus vise donc à resituer la lecture de la Bible dans sa Tradition originelle. Dans la perspective très spécifique de l’Eglise Orthodoxe, la Bible ne se lit pas “pour soi”, isolée de tout contexte ecclésial, mais elle se lit dans l’Eglise, c’est à dire à la lumière de sa tradition liturgique, patristique mais aussi apologétique.